Bonjour, je viens rectifier et compléter l'info sur Jacques Sadoul puisque je possède son livre de Mémoires "C'est dans la poche" : excellent livre d'ailleurs.
C'était un passionné des genres littéraires (fantastique, SF et polar) et il a été un fan de la première heure puis a intégré le monde de l'édition avec des choix éditoriaux novateurs (notamment la diffusion de la SF en poche à un public plus vaste que le noyau de fans).
Il n'a bien évidemment pas publié le premier roman, "Carrie", de Stephen King en France : en revanche, en tant que directeur éditorial des Editions J'ai Lu, il a fortement contribué à la diffusion de l'oeuvre de l'écrivain en format poche.
C'est grâce à ses bons rapports avec l'éditeur Albin Michel que la nouvelle "Le singe vert" est parue parmi les premiers titres de la collection Librio chez J'ai Lu sous un format novateur.
Dans ses mémoires, il précise (page 162) que Stephen King a beaucoup apprécié la publication de cette nouvelle dans un format qui lui rappelait les Pulps américains d'avant-guerre et qu'il souhaitait donc que son roman "La ligne verte" paraisse en France dans la même collection, en 6 tomes, et en avant-première mondiale !
Ce que fit Jacques Sadoul avec grand plaisir, de mars à aout 1996, même si cette collection n'avait au départ pas pour but de publier des inédits. Mais comment refuser une telle aubaine ?
C'est ainsi que Jacques Sadoul a eu le privilège de prendre de court tous les autres éditeurs français qui avaient déjà proposé une parution avec des offres bien plus rentables.
Mais Stephen King pouvait se permettre le luxe de choisir, étant désintéressé de l'aspect financier et voulant rendre accessible son roman sous forme de feuilletons à suivre dans une collection accessible à un lectorat plus large.
Superbe idée, superbe collaboration.
Rappelons que le tome 1, "Deux petites filles mortes" (n° 100 de la collection), a fait l'objet d'une édition limitée, sous couverture cartonnée, avec une dédicace en fac-similé de Stephen King, adressée aux lecteurs français.
R.I.P. Jacques Sadoul.