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 J'ai besoin de votre avis svp !!!

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Muadusul
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Muadusul


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MessageSujet: J'ai besoin de votre avis svp !!!   J'ai besoin de votre avis svp !!! EmptyVen 11 Mar 2005 - 17:18

Voilà, j'envisage d'envoyer cette brève nouvelle à un concours régional !!!
Dites-moi ce que vous en pensez, merci d'avance !!!

CIRCUIT GASTRONOMIQUE



écrit par

Jérémy SEMET




Un après-midi pluvieux comme il en existe beaucoup dans la région.
La pluie ruisselle sur les fenêtres de la salle municipale.
Quatre tables et pas moins de cent dix chaises sont disposés dans la pièce.
Encore un nouveau décès.
Ce qui pour le commun des mortels est une véritable tragédie demeure pour moi une véritable aubaine, sinon une grâce que le Seigneur m’envoie.
Les personnes arrivent au compte gouttes. Le maire est déjà présent. Je l’ai reconnu au premier coup d’œil : calvitie bien trop prononcée, une paire de lunettes aux verres trop épais et son sourire plein de bridges.
Je suis la onzième ou la douzième personne qui présente ses condoléances à la veuve du défunt. Je ne me rappelle plus bien son nom. Faut dire que je suis tombé totalement par hasard sur la nécrologie de son défunt mari.
Le regretté nous a quitté des suites d’une longue maladie.
C’est ce que l’article disait. Remis dans son contexte, la phrase sonne plutôt comme ça : un cancer l’a foudroyé et il est mort dans la souffrance. La majorité des gens ne meurent plus que de cette saloperie.
Une poignée de main assurée. Une petite tape dans le dos accompagné d’un « je suis avec vous dans cette épreuve », rappelant que l’on soutient la personne même dans ce moment difficile. Un sourire effacé, presque forcé. Et direction le buffet. Circuit classique.
Les gens qui circulent dans la salle, la tête baissée, ne sont pas là par compassion ni même par envie. Ils sont simplement là par obligation. Les trois quarts ont tous une sinon deux bonnes raisons de détester ou de haïr le défunt. C’est d’ailleurs au cours de ces veillées que les bonnes vieilles rancoeurs d’antan refont surface.
Je connais la quasi-totalité des proches du défunt. Je les connais car ils habitent tous – à quelques exceptions près – la commune : les quelques élus municipaux qui ont bien daigné faire le déplacement, le frère du défunt (le postier), la sœur (la vieille ronchonne qui tient le bar-tabac du bout de la rue) et une demi-douzaine du club « café klatsch » : petit comité des plus de soixante ans qui se réunit tous les Mardi après-midi dans la salle où nous nous trouvons ; pas de chance, aujourd’hui c’est râpé. En revanche, eux ne savent pas qui je suis. Un grand type habillé tout en noir dans une cérémonie funèbre, c’est courant. Ça passe même inaperçu. Personne ne viendra m’emmerder.

Mais qu’est-ce qu’un parfait inconnu fabrique dans une cérémonie funèbre ? C’est ce que vous devez sûrement vous demander. Je vous réponds aussitôt : je suis ravi que vous me posiez la question, je me demandais d’ailleurs quand vous alliez me la poser. Mais à part gagner du temps, je n’y ai pas apporté de réponse.
Pour faire court, disons qu’on ne me pose pas de questions sur ce que je fais dans la vie ou dans quel coin je vais passer mes prochaines vacances d’été.
Bon. Je vais être honnête avec vous. Je vais vous dire ce que je fais dans ce genre d’endroit.
Non, je ne me nourris pas de la détresse des gens. Non, je ne suis pas un monstre.
La première raison est toute simple et consiste essentiellement à me nourrir. Il s’agit là en fait plus d’un besoin que d’une envie. Si je ne mange pas, je vais mourir. En plus, dans la rue, il y a toutes sortes de maladies qui traînent. Ça ne me coûte rien, sinon quelques larmes au moment opportun. Ensuite je quitte la salle, en ayant préalablement fauché une thermos de café – si je ne me fais pas prendre ou si la défunte ne me l’offre pas, c’est rare mais ça peut arriver –, et deux ou trois morceaux de brioches : de quoi me faire un bon petit-déjeuner pour le lendemain. Voilà pour la version officielle.
Voulez-vous connaître la version plus… officieuse ? Celle que je ne me raconte qu’à moi-même pour justement tenter de justifier mes actes. Je vois deux ou trois personnes à gauche de la marge que ça intéresse.
Disons que dans ma vie d’avant, la seule et unique chose que mon père ait réussi à m’inculquer était le plaisir de la bonne cuisine. Tous les mercredi soir, il me passait en revu la totalité des recettes de Pierre Péret ; en plus d’être un parolier de talent, il savait également se servir d’un fouet et d’une casserole lorsque le moment s’y prêtait. Issu d’un milieu modeste, pour ne pas dire pauvre, les sorties au restaurant se faisait rare. Maintenant que j’y repense, je crois même que nous n’y sommes jamais allés. C’est donc dans mes rêves que je gouttais les plats les plus raffinés, les mets les plus délicieux ; et tout cela en compagnie de mon père, bien évidemment. Amateur de vin, ce dernier m’a très vite initié à l’art délicat de l’œnologie. Il aurait tant aimé avoir la chance de vivre pleinement sa passion. Le malheureux est mort il y a deux mois, d’une cyrose, juste avant que ma mère ne rentre de nouveau à Guebwiller, une maison de repos au cœur de la lande alsacienne.
Mort trop tôt, j’ai dû alors me débrouiller seul.
C’est après avoir ramassé un vieil exemplaire du Républicain Lorrain – alors que mon estomac criait famine – que l’idée m’est venue. J’y ais pensé en jetant machinalement un œil à la rubrique nécrologique. Sans perdre une seconde, j’ai sorti mon petit agenda Crédit Mutuel et j’ai commencé à noter les jours où avaient lieu les veillées qui étaient suivies d’un buffet ou d’un repas froid. Juste avant de m’enfuir de chez moi, j’avais prit soin d’emporter quelques affaires ; notamment le smoking de papa. Là où il repose, je doute fort qu’il en ait encore besoin.

Le nom du défunt est gravé en lettre d’or sur une banderole accrochée au-dessus d’une estrade : Manfred Mankeln vivra à jamais dans nos mémoires. Mouais. Pas très original. J’ai vu mieux.
Je me balade dans la salle, circulant parmi la foule pour essayer de m’y noyer. Je ne veux surtout pas être repéré. Entre deux sourire, je réussis à accéder à une première table : garnie de plateaux proposant les plus savoureuses pâtisseries qui m’eu été donné de contempler ; et bientôt de goûter : profiteroles, éclairs au café, crêpes et forêt noire (mon gâteau préféré). Les thermos de café sont disposées en forme de losange sur la seconde table, tout à côté d’une troisième table où ont été judicieusement disposés des montagnes de brioches et une dizaine de carafes de jus de fruits. La dernière table est vide ; ont-ils encore d’autre boisson à disposer ? Je ne sais pas.
Voilà ce qui passe presque tous les après-midi ; quand il y a des enterrements. C’est ma p’tite cantine de l’aprem. Pour celle du midi et du soir, c’est une autre paire de manches.

Généralement, pour ne pas dire tous les jours, je suis réveillé par le bruit du camion des éboueurs. J’ai trouvé refuge dans une gare routière abandonnée au détriment de la nouvelle, construire au centre-ville. Celle que je squatte se trouve à la sortie de la ville : plus personne n’y allait alors le maire la fermée.
La municipalité a crut bon d’ouvrir un fast-food à quelques mètres de là. Vous savez celui dont l’emblème est un grand M jaune. Nouvelle chance pour moi car cela me permet de goûter des choses que je ne voyais que sur les affiches de publicités lorsque j’étais ado : hamburgers, frites, beignets de poulet, sauce ketchup, sauce barbecue. Mon père avait ça en horreur. Il ne supportait pas de savoir que les gens se précipitaient pour se goinfrer de toute cette mauvaise nourriture.
Ayant rejoint le monde de la rue, je n’ai pas pu faire autrement : j’ai dû désobéir à mon père. Je savais comment les choses se passaient à l’intérieur. Un cousin avait travaillé une courte période chez eux et m’avait raconté avec quelle rapidité ils emballaient les produits et à quelle vitesse ils se débarrassaient des sandwichs « plus consommables ». Car là-bas, les produits sont timés : c’est-à-dire qu’au bout d’un certain temps – entre cinq et sept minutes – les produits sont sortis puis balancés dans de grands sacs poubelles qu’ils s’empressent d’entasser à côté de leurs containers à ordures.
Peu après treize heures, lorsque le rush de midi est passé, l’amoncellement de ces sacs ressemble vite à une montagne. Je m’approche doucement, prenant garde de ne pas attirer l’attention sur moi. Arrivé à mi-distance, je me cache derrière la cabine – l’endroit où les commandes du drive sont prises – puis je continue, à pas de loup. Une fois la place forte conquise, j’ouvre les sacs et m’empare du trésor. Parfois il n’y a que des burgers. Si la chance me sourit, il y a aussi des frites ; et plus rarement du Coke. Je vous avouerais que ma première bouchée de burgers ne m’a pas laissé un grand souvenir ; et pour cause puisque j’ai tout recraché. Papa m’avait mis en garde et ne s’était pas trompé. Il m’a fallut un petit temps d’adaptation pour apprécier ce style de nourriture. Au bout d’une semaine, je ne pouvais plus m’en passer, comme une drogue.
Quand arrive le soir (ah ! le soir), j’ai si faim que je pourrais engloutir un camion de steaks accompagnés de choux fleurs et de pommes de terres sautées. Mais où puis-je en trouver ? Il m’est impossible d’acheter quoi que ce soit : je n’ai pas le plus petit sou en poche. Pour arriver à mes fins, j’ai trouvé encore une petite combine. Non, je ne fais pas la manche. Non, je ne vole personne. Je vis dans la rue mais je n’ai pas totalement oublié mon éducation.
Vous mourrez d’impatience, n’est-ce pas ? Vous avez envie de savoir ! Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps : un centre commercial. C’est bête comme chou mais la plupart des gens ignorent qu’à quelques minutes de la fermeture, les poissonniers et les traiteurs des grandes surfaces bradent les prix. Je vous assure que c’est absolument vrai. De mon point de vue, rien ne change puisque je ne peux rien m’offrir. Cependant, après la fermeture officielle du magasin – vers vingt et une heure – les traiteurs jettent des cartons pleins de saucisson, de jambon, de saucisses fumées. Quant aux poissonniers, ils font de même. Je n’ai plus alors qu’à récupérer les dits paquets (cadeaux) et à me régaler. À l’aide d’un réchaud et d’une petite casserole – chipés dans une des beines à ordures de la déchetterie municipale – j’arrive à me concocter un festin de roi. Bien sûr, ça n’a ni l’aspect ni le goût des plats que Pierre Péret mitonne mais je m’en accommode bien ; surtout lorsqu’il fait froid.
Plus les jours passent et plus je me dis que je ne pourrais jamais goûter de la bonne cuisine si les choses restent comme elles le sont. Et c’est donc une nouvelle fois par hasard – c’est vrai qu’il fait bien les choses –, que je parviens à m’incruster au vin d’honneur d’un mariage. Tout le monde est bien sapé. Tout le monde est chic. Tout le monde picole. Et tout le monde mange divinement bien. Ou du moins, c’est ce que j’ai entendu dire.
Les premières minutes, personne n’a remarqué ma présence. Mais au moment où je tends le bras pour saisir une flûte à champagne, une main puissante m’arrête net. C’est peut-être le témoin du marié ou un vigile. Je continue mon geste et son étreinte se raffermit ; elle se raffermit tant et si bien que mon bras commence à s’engourdir.
« T’es qui, toi ? », me demande-t-il, déjà énervé.
Je n’ai pas le temps de répliquer que je suis déjà dehors, les fesses dans une flaque d’eau et le visage plein de sang.
« Et t’avises plus de rentrer, sinon… », me dit-il, menaçant.
Je n’ai pas bien suivit le cour des évènements mais ce que je sais c’est que j’ai sacrément mal au nez. Il doit être cassé. Affamé et affaiblit, je rentre jusqu’à la gare routière abandonnée. Sur le chemin, je croise une ambulance. Celle-ci s’arrête et me demande si je vais bien. Je ne rétorque rien et m’écroule sur le macadam humide.
Ils me conduisent aux urgences. Les infirmières m’apporte un plateau repas ; je ne le termine pas, le goût est infecte et la consistance inexistante. Je m’endors avec un creux dans le ventre. C’est vrai ce qu’on dit, la bouffe est dégueulasses à l’hosto !
Le lendemain matin, je rencontre le médecin. Il me dit que mon nez va bien et que ce dernier a enflé à cause du choc. Ses propos sont brefs. Il sort et je peux enfin prendre une bonne douche chaude. Une infirmière fait irruption dans ma chambre et m’ordonne de m’en aller.
Soudain, quelque chose fait clic dans ma tête : les enterrements, les fast-foods, les grandes surfaces, les mariages. Il ne me reste plus qu’à goûter la nourriture de la prison. Les mots de l’infirmière me reviennent alors en mémoire. Je me dis que ça ne devrait pas être trop difficile pour y entrer. La porte de la chambre se referme, j’attrape un coussin et l’étouffe sans ménagement.
« Prison, nous voilà », murmurais-je, salivant d’avance.
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Killer 777
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MessageSujet: Re: J'ai besoin de votre avis svp !!!   J'ai besoin de votre avis svp !!! EmptyVen 11 Mar 2005 - 20:06

Citation :
il y a aussi des frites ; et plus rarement du Coke.
Coke, ça fait traduit. Pourquoi tu n'écris pas du Coca ?
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Muadusul
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MessageSujet: oui   J'ai besoin de votre avis svp !!! EmptySam 12 Mar 2005 - 13:47

Ok ! mais à part ça, c'est comment ? Est-ce que l'idée est bien ? Est-ce que ça sonne vrai c'que j'dis ? C'est ça mes questions !!
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MessageSujet: ok...   J'ai besoin de votre avis svp !!! EmptyLun 14 Mar 2005 - 23:19

Les personnes qui ont lu la petite histoire que j'ai posté, écrivez-moi votre critique et envoyez-la moi svp ! Dites-moi ce que vous en pensez sincèrement !!! Dites-moi si elle vaut le coup, si vous comprenez quelque chose et s'il ne faudrait pas que j'étoffe un peu plus quelque chose ! Tous vos conseils seront les bienvenus !!!!
Merci d'avance !!!
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MessageSujet: OK   J'ai besoin de votre avis svp !!! EmptyMar 15 Mar 2005 - 13:34

J'attends tjrs vos critiques...
Perso, elle me fait penser à l'histoire Happy Stamps de KING ! Il en parle dans Ecriture !!!!!!
Pas vous ???
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Rosie
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MessageSujet: Re: J'ai besoin de votre avis svp !!!   J'ai besoin de votre avis svp !!! EmptyMar 15 Mar 2005 - 22:08

J'ai lu, mais je ne peux pas me permettre une critique, je n'y connais rien. Si tu veux que je te dise quelquechose c'est que le mec est trop sympa avant et trop -pas gentil du tout aprés-. Le dèbut est un peu long, on s'ennuie peut-être un peu. je te rappelle que je suis nulle en écriture, alors ne te formalise pas et attend des avis beaucoup plus éclairé.
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Muadusul
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MessageSujet: Merci   J'ai besoin de votre avis svp !!! EmptyMer 16 Mar 2005 - 1:14

Merci pour ta critique !!!
Je pense que cette version colle plus avec l'idée que je me faisais de l'histoire au départ ! Mesdames et messieurs : A vos Critiques !!!

CIRCUIT GASTRONOMIQUE


écrit par

Jérémy SEMET


Papa n’est plus et Maman est en dérangement. Alors pour briser le court monotone de ma vie, je me balade. Je marche beaucoup.
Les après-midi, je me promène dans le centre.
Il pleut toujours. Je n’ai même jamais connu que cela : la pluie.
Les gouttes d’eau ruissellent sur les fenêtres de la salle municipale.
Trois longues tables et pas moins de cent dix chaises sont disposées dans la pièce.
Encore un nouveau décès.
Ce qui pour le commun des mortels est une véritable tragédie demeure pour moi une véritable aubaine, sinon une grâce du Seigneur.
Les membres de la famille arrivent au compte gouttes. Le maire, lui, est déjà présent. Je l’ai reconnu au premier coup d’œil, paré de son écharpe tricolore et paradant comme un paon avec son gros derrière.
Je ne connais pas tous ces gens ; eux n’ont plus. Je choisis un peu au pif.
Le regretté nous a quitté des suites d’une longue maladie.
C’est ce que l’article dit toujours. Remis dans son contexte, la phrase sonne plutôt comme ça : un cancer l’a foudroyé et il est mort dans la souffrance. La majorité des gens ne meurent plus que de cette saloperie.
Une poignée de main assurée. Une petite tape dans le dos accompagné d’un « je suis avec vous dans cette épreuve », rappelant que l’on soutient la personne même dans ce moment difficile. Un sourire effacé, presque forcé. Et direction le buffet. Circuit classique.
Les gens qui circulent dans la salle, la tête baissée, ne sont pas là par compassion ni même par envie. Ils sont simplement là par obligation. Les trois quarts ont tous une, sinon deux bonnes raisons de détester ou de haïr le défunt. C’est d’ailleurs au cours de ces veillées que les bonnes vieilles rancoeurs d’antan refont surface.
Une règle que je suis à la lettre, lorsque je me rends dans ce genre d’endroit, est de n’avoir aucun lien avec la personne décédée ou même sa famille. Je m’arrange toujours pour que ce soit de parfaits inconnus. Croyez-moi, ça évite un tas d’ennui.

Mais qu’est-ce qu’un parfait inconnu fabrique dans une cérémonie funèbre ? C’est ce que vous devez sûrement vous demander.
Non, je ne me nourris pas de la détresse des gens. Non, je ne suis pas un monstre.
La première raison est toute simple et consiste essentiellement à me nourrir. Il s’agit là en fait plus d’un besoin que d’une envie. Si je ne mange pas, je vais mourir. Ça ne me coûte rien, sinon quelques larmes au moment opportun. Ensuite je quitte la salle, en ayant préalablement fauché une thermos de café – si je ne me fais pas prendre ou si la défunte ne me l’offre pas, c’est rare mais ça peut arriver –, et deux ou trois morceaux de brioches : de quoi me faire un bon petit-déjeuner pour le lendemain. Voilà pour la version officielle.
Voulez-vous connaître la version plus… officieuse ? Celle que je ne me raconte qu’à moi-même pour justement tenter de justifier mes actes. Je vois deux ou trois personnes à gauche de la marge que ça intéresse.
Disons que dans ma vie d’avant, la seule et unique chose que mon père ait réussi à m’inculquer était le plaisir de la bonne cuisine. Tous les mercredi soir, il me passait en revu la totalité des recettes de Pierre Péret ; en plus d’être un parolier de talent, il avait le don de briller devant les fourneaux. Issu d’un milieu modeste, pour ne pas dire pauvre, les sorties au restaurant se faisait rare. Maintenant que j’y repense, je crois même que nous n’y sommes jamais allés. C’est donc dans mes rêves que je gouttais aux plats les plus raffinés, aux mets les plus délicieux ; et tout cela en compagnie de mon père, bien évidemment. Amateur de vin, ce dernier m’a très vite initié à l’art délicat de l’œnologie : il goûtait et je regardais. Il aurait tant aimé vivre pleinement sa passion. Le malheureux est mort d’une cyrose il y a deux mois, juste avant que ma mère ne réintègre sa maison de repos alsacienne, tout près de Guebwiller. Ne pouvant déguster de grands crus, mon père s’est très vite mit à siffler de la piquette.
Mort trop tôt, j’ai dû alors me débrouiller seul.
C’est après avoir ramassé un vieil exemplaire du Républicain Lorrain – désormais livré à moi-même – que l’idée m’est venue. J’y ais pensé en jetant machinalement un œil à la rubrique nécrologique. Sans perdre une seconde, j’ai sorti mon petit agenda Crédit Mutuel bleu roi et j’ai biffé chaque jour où avaient lieu des veillées funèbres proposant des buffets. Juste avant de m’enfuir de chez moi, j’avais pris soin d’emporter quelques affaires ; notamment le smoking de papa. Là où il repose, je doute fort qu’il en ait encore besoin.

Je me balade dans la salle, circulant parmi la foule pour essayer de m’y noyer. Je ne veux surtout pas être repéré. Entre deux sourire, je réussis à accéder à une première table : garnie de plateaux proposant les plus savoureuses pâtisseries qui m’eu été donné de contempler ; et bientôt de goûter : profiteroles, éclairs au café, crêpes et forêt noire (mon gâteau préféré). Les thermos de café sont disposées en forme de losange sur la seconde table, tout à côté d’une troisième table où ont été judicieusement disposés des montagnes de brioches et une dizaine de carafes de jus de fruits.
Les buffets sont plus ou moins identiques. Enfin tout dépend de l’état des finances du défunt.
Voilà comment je passe mes après-midi ; ou du mois toutes celles où ont lieu des buffets de ce genre. C’est ma p’tite cantine de l’aprem. Pour celle du midi et du soir, c’est une autre paire de manches.

Généralement, pour ne pas dire tous les jours, je suis réveillé par le bruit du camion des éboueurs. J’ai trouvé refuge dans une gare routière abandonnée.
Le directeur d’une grande chaîne de fast-food – vous savez celui dont l’emblème est un grand M jaune – a crut bon de s’implanter à quelques mètres de là. Nouvelle chance pour moi car cela me permet de goûter des choses que je ne voyais que sur les affiches de publicités lorsque j’étais ado : hamburgers, frites, beignets de poulet, sauce ketchup, sauce barbecue. Mon père avait ça en horreur. Il ne supportait pas de savoir que les gens se précipitaient pour se goinfrer de toute cette mauvaise nourriture.
Ayant rejoint le monde de la rue, je n’ai pas pu faire autrement : j’ai dû désobéir à mon père. Je savais comment les choses se passaient à l’intérieur. Un cousin avait travaillé une courte période chez eux et m’avait raconté avec quelle rapidité ils emballaient les produits et à quelle vitesse ils se débarrassaient des sandwichs « plus vendables ». Car là-bas, les produits sont timés : c’est-à-dire qu’au bout d’un certain temps – entre cinq et sept minutes – les produits sont sortis puis balancés dans de grands sacs poubelles qu’ils s’empressent d’entasser à côté de leurs containers à ordures.
Peu après treize heures, lorsque le rush de midi est passé, l’amoncellement de ces sacs ressemble vite à une montagne. Je m’approche doucement, prenant garde de ne pas attirer l’attention sur moi. Arrivé à mi-distance, je me cache derrière la cabine – l’endroit où les commandes du drive sont prises – puis je continue, à pas de loup. Une fois la place forte conquise, j’ouvre les sacs et m’empare du trésor. Parfois il n’y a que des burgers. Si la chance me sourit, il y a aussi des frites. La plupart du temps, le fond du sac colle de partout, maculé de milk-shake goût vanille dont l’odeur rance donne envie de vomir. Je vous avouerais que ma première bouchée de burgers ne m’a pas laissé un grand souvenir ; et pour cause puisque j’ai tout recraché. Papa m’avait mis en garde et ne s’était pas trompé. Il m’a fallut un petit temps d’adaptation pour apprécier ce style de nourriture. Au bout d’une semaine, je ne pouvais plus m’en passer, comme une drogue.
Quand arrive le soir (ah ! le soir), j’ai si faim que je pourrais engloutir un camion de steaks accompagnés de choux fleurs et de pommes de terres sautées. Mais où puis-je en trouver ? Il m’est impossible d’acheter quoi que ce soit : je n’ai pas le plus petit sou en poche. Pour arriver à mes fins, j’ai trouvé encore une petite combine. Non, je ne fais pas la manche. Non, je ne vole personne. Je vis dans la rue mais je n’ai pas totalement oublié mon éducation.
Vous mourrez d’impatience, n’est-ce pas ? Vous avez envie de savoir ! Je ne vais pas vous faire languir plus longtemps : un centre commercial. C’est bête comme chou mais la plupart des gens ignorent qu’à quelques minutes de la fermeture, les poissonniers et les traiteurs des grandes surfaces bradent les prix. Je vous assure que c’est absolument vrai. De mon point de vue, rien ne change puisque je ne peux rien m’offrir. Cependant, après la fermeture officielle du magasin – vers vingt et une heure – les traiteurs jettent des cartons remplis de saucisson, de jambon, de saucisses fumées. Quant aux poissonniers, ils font de même. Je n’ai plus alors qu’à récupérer les dits paquets (cadeaux) et à me régaler. À l’aide d’un réchaud et d’une petite casserole – chipés dans une des beines à ordures de la déchetterie municipale – j’arrive à me concocter un festin de roi. Bien sûr, ça n’a ni l’aspect ni le goût des plats que Pierre Péret mitonne mais je m’en accommode bien ; surtout lorsqu’il fait froid.
Plus les jours passent et plus je me dis que je ne pourrais jamais goûter de la bonne cuisine si les choses restent comme elles le sont. Et c’est donc une nouvelle fois par hasard – c’est vrai qu’il fait bien les choses –, que je parviens à m’incruster au vin d’honneur d’un mariage. Tout le monde est bien sapé. Tout le monde est chic. Tout le monde picole. Et tout le monde mange divinement bien. Ou du moins, c’est ce que j’ai entendu dire.
Les premières minutes, personne n’a remarqué ma présence. Mais au moment où je tends le bras pour saisir une flûte à champagne, une main puissante m’arrête net. C’est peut-être le témoin du marié ou un vigile. Je continue mon geste et son étreinte se raffermit ; elle se raffermit tant et si bien que mon bras commence à s’engourdir.
« T’es qui, toi ? », me demande-t-il, déjà énervé.
Je n’ai pas le temps de répliquer que je suis déjà dehors, les fesses dans une flaque d’eau et le visage plein de sang.
« Et t’avises plus de rentrer, sinon… », me dit-il, menaçant.
Je n’ai pas bien suivit le cour des évènements mais ce que je sais c’est que j’ai sacrément mal au nez. Il doit être cassé. Affamé et affaiblit, je longe l’avenue principale ; celle-là même qui doit me conduire dans mon nouveau chez moi. Sur le chemin, je croise une ambulance. Celle-ci s’arrête et me demande si je vais bien. Je ne rétorque rien et m’écroule sur le macadam humide.
Ils me conduisent aux urgences. Les infirmières m’apporte un plateau repas ; je ne le termine pas, le goût est infecte et la consistance inexistante. Malgré la douleur, je m’endors tout de même mais avec un creux dans le ventre de la taille d’une orange. C’est vrai ce qu’on dit, la bouffe est dégueulasses à l’hosto !
Le lendemain matin, je rencontre le médecin. Il me dit que mon nez va bien et que ce dernier a enflé à cause du choc. Ses propos sont brefs. Il sort et je peux enfin me détendre sous la douche. À peine le temps d’enfiler un peignoir qu’une infirmière fait irruption dans ma chambre et m’ordonne de m’en aller. Elle m’agresse verbalement ; presque physiquement.
Soudain, quelque chose fait clic dans ma tête : j’ai, jusqu’ici, permis à mon palet et à mes papilles gustatives de savourer des mets aussi divers que variés. Il reste toutefois une cantine qui ne soit pas passer sous ma coupe.
Les mots de l’infirmière me reviennent alors en mémoire. Je me dis qu’avec un coussin sur le visage, ça sera rapide. La porte de la chambre se referme, j’attrape un coussin et l’étouffe sans ménagement.
Son corps se contorsionne encore lorsque j’appuie sur la poignée d’urgence, alarmant l’infirmière de garde.
Après m’être assuré de sa mort, je me suis assis face à la porte, la bave aux coins des lèvres et songeant : « Prison, me voilà ! ».
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Muadusul
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MessageSujet: Re: J'ai besoin de votre avis svp !!!   J'ai besoin de votre avis svp !!! EmptyMer 16 Mar 2005 - 13:11

Jarrive pas à comprendre ! Mon post a été vu 93 fois... et je n'ai pu constater et lire que 2 critiques... y a une couille dans le potage comme on dit, ou je comprends plus rien à rien !!!
C'est super important de savoir ce que les gens pensent de mes histoires ! Je la trouve bien et jvoudrais avoir votre avis sur la question !!! Merci d'avance !!!
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Killer 777
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MessageSujet: Re: J'ai besoin de votre avis svp !!!   J'ai besoin de votre avis svp !!! EmptyMer 16 Mar 2005 - 14:17

N'y a-t-il pas une confusion des temps ? Est-ce ma confusion ou la tienne ?

La narration est rapportée au passé et parfois au présent, alors que l'action dure un certain temps ?

Citation :
Disons que dans ma vie d’avant, [...] mon père s’est très vite mit à siffler de la piquette.

pourquoi le type se fait-il un bilan à cet endroit-là de la narration ?
y'a-t-il une raison particulière à cela ?
alors que quand tu enterres quelqu'un qui était malade tu ne passes pas ton temps à ressasser l'histoire... il doit donc bien y avoir une raison pour qu'il raconte ça maintenant...
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MessageSujet: Re: J'ai besoin de votre avis svp !!!   J'ai besoin de votre avis svp !!! EmptyMer 16 Mar 2005 - 14:18

et ça s'écrit cirrhose...
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MessageSujet: Re: J'ai besoin de votre avis svp !!!   J'ai besoin de votre avis svp !!! Empty

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