
Oh my God! lol
J'avais posté la nouvelle en me disant que personne ne répondrait et que personne n'aimerait...

Ca me fait vraiment très plaisir ce que tu me dis là.

Je poste les deux chapitres suivants, et le reste je préfère le passer individuellement, je ne veux pas la mettre en entier sur un forum. :cheers:
Voici les chapitres 4 et 5!
Chapitre 4 : Laurent, au courant
La vieille dame s’était levée tôt ce matin. Elle avait déjeuner des tartines à la confiture de fraise, un bon café, fort s’il vous plait, puis s’était vêtue ses plus beaux vêtements, même plus beaux que ceux que la folle du dessus porte, et c’était pas peu dire.
Elle avait une sorte de « mission » pour aujourd’hui. Elle avait déjà tout mis au point il y a déjà plusieurs mois de ça. Elle n’avait pas emménagé dans cette cité, qu’elle trouvait laide et inhospitalière, pour rien! Je vous en prie, tout de même!
Elle se dirigea vers la grande armoire en if placée dans la cuisine, entre le plan de travail et la table à manger, ouvrit la porte, et scruta l’intérieur du meuble. Elle ne trouva pas ce qu’elle cherchait tout de suite. Elle regarda derrière les vieux pots qu’elle avait depuis sa tendre jeunesse, de la jolie vaisselle, avec des motifs couleurs or et argent. De nombreux collectionneurs auraient donné cher pour avoir ce service de table, mais la vieille dame s’y accrochait comme une souris s’accroche à un bout de gruyère.
Elle déplaça des vieux stylos, des boîtes de conserve, mais elle ne trouvait toujours pas ce qu’elle cherchait. Elle commença à se dire qu’elle ne l’avait pas laissé dans ce meuble ci, lorsque finalement elle le vit. Du papier à lettre. Elle prit une belle feuille de papier bleu, légèrement parfumé, et une enveloppe.
Après s’être munie d’un bic à encre, la vieille dame alla s’asseoir à table, et commença à écrire sa lettre, qui était destinée à bouleverser une vie, du moins elle l’espérait.
*
Laurent faisait du vélo devant son immeuble, seul, car sa sœur et ses parents étaient partis pour toute l’après-midi et Steve n’était non plus pas chez lui. Les Bentz étaient partis rendre visite à de la famille, Laurent n’en savait pas plus. Il faisait chaud et, fatigué de tourner en rond avec son deux roues, il s’arrêta quelques instants à l’ombre d’un peuplier, afin de récupérer un peu.
C’est alors qu’il vit la vieille dame qui avait emménagé de l’autre côté de la rue s’approcher. Elle traversa la route et s’avança dans sa direction. Elle jeta un regard vers lui mais il préféra détourner les yeux. Puis, elle se dirigea vers l’entrée de l’immeuble de Laurent. Celle-ci était fermée avec des portes électriques, il fallait que quelqu’un à l’intérieur du bloc vous ouvre la porte, si vous voulez entrer, à moins, bien entendu, que vous possédiez une clé.
La vieille dame arriva dans l’entrée, essaya, en vain, d’ouvrir la porte. Laurent commençait à être intrigué. Si elle venait rendre visite à quelqu’un, pourquoi ne sonnait-elle pas? C’était toujours mieux que d’entrer par effraction, comme une voleuse. La dame se retourna, l’air ennuyée. Elle resta ainsi sans bouger pendant quelques secondes, puis elle regarda vers Laurent à nouveau. Finalement, elle alla vers lui.
Le garçon commençait à avoir peur, mais quelque part il se sentait stupide. Que pouvait bien lui vouloir une veille femme? Rien de bien grave, c’est pas comme si c’était un jeune fumeur de havanes qui se dirigeait vers lui avec un pistolet dans la main droite et un hachoir chinois dans la main gauche, l‘odeur de la cocaïne émanant de tous ses pores. Donc, le jeune garçon ne bougea pas, et quand la vieille dame arriva à sa hauteur, elle lui dit :
« Bonjour jeune homme, connais-tu Steve Bentz? »
Laurent, perplexe, répondit prudemment :
« Oui, on est amis... Pourquoi? »
« Ah, c’est bien ce que je pensais… » Elle le regarda, de l’avidité dans les yeux. « Peux-tu lui remettre cette lettre, jeune homme? »
Elle sortit de son sac, une fausse imitation de crocodile, qu’elle a sûrement dû acheter cinq euros au marché, pensa Laurent, une enveloppe bleue, sans inscription dessus, à ce qu’il put en voir…
« Ben, oui, bien sûr » dit-il. « Quand je le vois je lui la donnerai .»
Elle lui tendit l’enveloppe.
« D’accord », dit la vieille dame, « mais surtout, fais attention qu’elle ne tombe pas dans les mains de ses parents, ni dans celle de quelqu’un d’autre, tu as compris? »
« Oui », répliqua Laurent, qui commençait à trouver cette dame assez étrange. Il prit l’enveloppe de ses mains.
« Autrement dit, » continua-t-elle, « ne la met pas dans leur boîte aux lettres, ses parents la confisquerait, ne la laisse pas à portée de tes parents, ou de ta petite sœur et… »
« Comment savez-vous que j’ai une petite sœur? » la coupa-t-il?
Le visage de la femme se crispa légèrement, et elle répondit sur un ton plutôt sec :
« Je le sais parce que je l’ai vu. »
Laurent ne savait pas pourquoi, mais cette réponse l’agaçait. La vieille dame les avait vu ou bien… elle les avait espionné? Cette idée pouvait sembler ridicule, toutefois, Laurent était persuadé que sa version des choses était celle qui se rapprochait le plus de la vérité.
« Ok, » dit-il, « je la lui donnerai. »
« Je te fais confiance, jeune homme, » répondit la veille dame d’un ton impérieux, « Alors ne trahis pas ma confiance. »
Sa voix était devenu presque menaçante, et Laurent fut parcouru d’un frisson.
*
Une demi-heure plus tard, Laurent rentra chez lui. Il était seul chez lui. Il alla directement dans sa chambre.
Ce qui venait de se produire avec la nouvelle voisine l’avait beaucoup tourmenté.
Il regarda la lettre. Une idée, qui réveillait en lui une curiosité sans nom, lui vint en tête. Et si…
Non! Il ne pouvait pas! Il ne pouvait définitivement pas faire ça.
Mais, après tout, c’est à lui que la dame avait donné la lettre. Si son contenu était tellement secret, c’était idiot de l’avoir remise entre ses mains à lui, Laurent, un jeune garçon de treize ans, qu‘elle ne connaissait même pas.
Une autre idée lui vint à l’esprit. Peut-être que la dame avait eu cette attitude parce qu’elle voulait qu’il lise la lettre en premier… une sorte de panique jouissive l’envahit.
Laurent pesa encore le pour et le contre pendant quelques instants, puis finalement, il décida d’ouvrir l’enveloppe.
Son cœur battait à une folle allure, il le sentait cogner comme un dingue dans sa poitrine. A présent, le jeune garçon retirait la lettre de l’enveloppe, qui elle aussi était bleue. Il remarqua à peine le bon parfum qui s’en dégageait. Les mains tremblantes d’excitation, il ouvrit la lettre pliée en deux.
L’écriture était petite, serrée, élégante. Une écriture de femme, il n’en doutait pas un instant.
Il lut la lettre.
Pour ce que le garçon connaissait de la vie de Steve, son contenu le choqua intensément, au fur et à mesure de la lecture.
Il ne put en croire ses yeux. Était-ce une farce? Non, c’était trop gros pour faire ça à un garçon de treize ans. Non, Laurent, voulant préserver son meilleur ami, décida d’oublier le contenu de cette lettre, bien que cela serait quasi impossible, et de se débarrasser de ce morceau de papier. De toute façon, si la veille dame apprenait ce qu’il a fait, que pouvait-elle faire? Rien, conclut Laurent, rien de bien grave, en tous cas. Il s’apprêta à déchirer la lettre, quand il entendit des pas devant sa chambre et que quelqu’un entra dans la pièce.
Chapitre 5 : Arthur
Pendant ce temps là, Steve était chez de la famille. Son oncle, le fan de BMW, et sa tante, la sœur à son père. Ils habitaient aussi au Wiesberg, à cinq cent mètres des Bentz, mais cela n’empêchaient en rien les deux familles, très proches, de se rendre visite régulièrement.
Fatigués des discussions ennuyantes des adultes, Steve et la fille de son oncle, Claudia, quatorze ans, étaient sortis du salon, d’où s’échappait une odeur âcre de fumée de cigarette, odeur dont avait horreur Steve, mais comme sa tante était une grande fumeuse, et qu’il était son invité, il se privait de faire des remarques désagréables.
Claudia emmena Steve dans sa chambre. Celle-ci était recouverte de posters de ses chanteuses préférées. La seule que Steve aimait bien parmi toutes celles accrochées ici était Mariah Carey. Il aimait beaucoup sa voix, et il connaissait quelqu’un qui était vraiment fanatique de la chanteuse. Il y avait un ordinateur dans un coin, un bureau dans un autre coin, ainsi qu’une armoire, un lit, et des dizaines d’objets de diverses nature un peu partout.
« Je peux pas rester longtemps ,» dit soudain Claudia, « j’avais déjà une sortie de prévue avant que je sache que vous veniez ici. »
« Oh .» Steve ne savait pas quoi dire. « Ben… oui, tant pis » Il était un peu déconfit, sa cousine allait partir et il allait rester seul à s’ennuyer.
« Désolé, » fit Claudia, bien qu’elle ne montrait aucun signe de remord. Elle alluma son ordinateur et les deux jeunes jouèrent dessus, pendant quelques minutes avant que Claudia dise finalement :
« Bon, je dois y aller. Heu… n’oublies pas d’étendre l’ordinateur quand tu t’en va. A plus. » Elle sortit de la pièce, salua les parents de Steve, et s’en alla.
Le jeune garçon continua encore à jouer pendant quelques minutes. Il continuait à penser à ce que ses parents lui cachait. Depuis la vieille, cette histoire le tourmentait énormément. Il avait plusieurs fois demandé à ses parents qu’est-ce qu’ils lui cachaient, mais autant parler à un mur, puisqu’ils ne lui répondaient pas.
Ce jeu était vraiment ennuyant. Steve l’éteignit ainsi que l’ordinateur. Il sortit de la chambre.
« Maman » appela-t-il, « je peux aller un peu dehors? »
Sa mère s’arrêta de parler et tourna la tête vers lui.
« Ben, oui, si tu veux, mais tu reste devant le bloc, tu ne t’éloignes pas! » répondit-elle.
Steve ne prit pas la peine de répondre. Il hocha la tête et sortit de l’immeuble.
Il alla s’asseoir sur un banc vide devant le bloc. Il continuait certes à s’ennuyer mais au moins il pouvait respirer l’air frais d’une belle et agréable journée d’été. Il resta assis pendant quelques minutes et…
« Bonjour, jeune homme,» dit une voix derrière lui.
*
Steve sursauta et sentit les poils de sa nuque se dresser sur la tête.
Il se retourna et vit un jeune homme, d’environ dix-sept ans, qui se tenait derrière lui, souriant. Il était grand, les cheveux châtains et les yeux bruns. Il portait des jeans noirs, un tee-shirt sans manches rouge. Il fixait Steve des yeux. Après quelques instants d’effroi, celui-ci réussi à articuler :
« Bon… bonjour » Il respira une grande bouffée d’air. « Qui es-tu? » Il se permit de tutoyer le jeune homme, après tout, il n’était sûrement pas encore adulte, alors il n’y avait rien de mal à ça. L’autre le fixa du regard, puis finit par répondre :
« Je m’appelle Arthur, et toi tu t’appelles Steve . »
Steve eut un autre choc quand il entendit cet étranger prononcer son nom. Il avait beau se creuser les méninges, il ne se rappelait pas avoir un jour rencontrer l’individu en face de lui. Arthur vit l’étonnement de Steve et cela parut lui procurer une grande satisfaction.
« Et oui, Steve, » continua Arthur avant même que le jeune garçon ait pu penser à une réponse, « je connais ton prénom…et même ton nom, pour être précis, mais ça, ce n’est pas important. »
Steve commençait à avoir peur.
« Je t’ai vu assis là, sur ce banc, » continua Arthur, « et je me suis dit que je devais venir discuter un peu avec toi. » Son sourire s’élargit, révélant une parfaite lignée de dents droites.
« Que me veux-tu? » finit par demander Steve.
Arthur fit le tour du banc, pour venir s’asseoir à côté de Steve.
« Te révéler quelques petits secrets, » murmura-t-il. Ses yeux brillaient de milles feux et Steve oublia un instant sa peur et se mit à penser à ce qu’il avait entendu la veille, durant la dispute de ses parents. Il ne dit rien et attendit qu’Arthur parle. Ce qu’il fit après quelques instants.
« Je vois que tu es… hum… intrigué, n’est-ce pas? » Une lueur de malice brillait à présent dans ses yeux. « Tout ce que je vais te dire, et que tu peux savoir c’est que… »
Il s’arrêta de parler, le regard perdu soudain dans ses pensée. Effet de style ou pas, Steve tomba dans le piège du jeune homme et cria presque :
« Qu’est-ce que je dois savoir? Dis-moi! » Arthur ne réagit pas tout de suite et Steve tira sur le tee-shirt du jeune homme, impatiemment. « Alors? »
Steve sembla sortir de sa rêverie et finit sa phrase :
« …je suis au courant. » Steve le regardait en écarquillant les yeux. « Au courant pour tout » finit Arthur.
Il se leva soudainement et Steve se sentit désespéré de n’avoir entendu que des choses qui ne le menaient absolument pas plus loin.
« Attends, » implora-t-il, alors qu’Arthur commençait à s’éloigner. « Tu pourrais être plus précis, s’il te plait? J’ai rien compris, t’es au courant de quoi? De mes parents? »
Il lui sembla qu’il était absurde de parler des ses parents à Arthur, car, vu les manières et l’attitude de ce dernier, il était clair qu’on lui jouait un tour. Une farce d’un très mauvais goût.
« Tes parents? » fit Arthur, en se retournant. Il réfléchit un instant. « Peut-être, ouais, ils ont peut-être à voir avec cette histoire, indirectement en tout cas. »
« Quelle histoire? » demanda avidement Steve.
Arthur commença à rire, un rire sournois.
« Ça à voir avec la vieille voisine près de chez moi? » lança soudainement Steve, perdant espoir et voulant dire n’importe quoi qui intriguerait, peut-être, Arthur, et le forcerait à en dire plus.
« Tu parles de Madame Divot? » fit Arthur.
« Je ne sais pas comment qu’elle s’appelle, » répondit Steve. « Elle habite en face de chez moi, au premier étage, elle vient d’emménager… Enfin bref, je sais pas pourquoi je te parle de ça, ça n’a rien à voir… Et… »
« Non ,» interrompit Arthur, le regard plus malicieux que jamais.
« Non… heu… quoi? »
« Non, tu te trompes fiston » répondit le jeune homme. « En plus ça rime, ah ah ah » ricana-t-il.
« Alors… mais… qui est cette dame alors? » demanda Steve, implorant presque Arthur.
« Je suis en retard, jeune Steve, je dois m’en aller, et… ne m’interromps pas! » grogna-t-il, alors que Steve montrait toutes les dispositions à l’interrompre. « Je ne peux pas t’en dire trop, tu sais, mais j’ajouterai une chose : tous les deux, on pourrait être bien plus proches que tu ne le penses .»
Et il s’en alla en courant, ignorant Steve lorsque celui-ci essaya de le retenir.