Sauvé par le Kong (13/12/2005)
Peter Jackson signe le retour du roi singe, dès demain sur nos écrans
BRUXELLES Sauvé par le Kong! Sans le roi singe, qui effectue son retour sur les grands écrans ce mercredi dans une version de 3 h, Peter Jackson n'aurait sans doute jamais entamé une carrière de cinéaste. Privant son compte en banque d'un chèque record de 20 millions de dollars.
«J'avais 9 ans quand j'ai vu King Kong pour la première fois, explique-t-il. Trois ans plus tard, j'empruntais la caméra super 8 de mes parents, j'ai construit un petit King Kong en fil métallique, en caoutchouc et en fourrure pris sur les manteaux de maman, et j'ai fait mon petit remake. Cela n'a pas été bien loin: je me suis rendu compte que le projet était un peu ambitieux. Néanmoins, c'est ce film qui m'a donné l'envie de faire du cinéma. En tant que fan, j'ai imaginé une version qui serait réalisée avec les moyens d'aujourd'hui. J'ai ainsi fait le King Kong que j'aurais voulu voir quand j'avais 9 ans. »
Le plus étonnant, c'est qu'il était disposé à le tourner pour beaucoup moins cher voici dix ans. Mais à l'époque, les bestioles démesurées pullulaient à l'écran et son projet fut remisé au placard. «Les studios qui avaient donné leur accord en 1996 ont considéré qu'ils avaient un problème monstrueux deux ans plus tard avec la sortie de Mon ami Joe et de Godzilla. Ils ne voulaient pas de la troisième place dans la course aux créatures gigantesques.»
Tout bénéfice, paradoxalement, pour Peter Jackson. Le Seigneur des anneaux l'a depuis consacré, lui permettant d'avoir accès à des mannes financières colossales. Indispensables pour recréer King Kong en images de synthèse, moderniser le récit tout en le situant toujours dans les années 30 («En 1933, le monde restait mystérieux, alors qu'on ne peut pas imaginer aujourd'hui, à l'heure des satellites, une île avec des dinosaures jamais découverte») et surtout tourner la séquence des araignées coupée au montage par le producteur David O. Selznik en 1933. «On ne peut pas faire King Kong sans recréer la fameuse bataille avec le tyrannosaure, ni sans voir Kong au sommet de l'Empire State Building. Les insectes, c'était trop pour le public de l'époque. Dans notre version, nous avons bien entendu voulu recréer l'enfer sur terre en orchestrant bien pire!»
Sans négliger la romance entre la belle et la bête, au coeur même du récit. Et comme tout ça est pris très au sérieux, trois scientifiques américains ont étudié les chances du gorille géant face à un T-Rex. Résultat: l'habileté du singe et sa taille devraient lui assurer la victoire. Et Peter Jackson en est très Kongtent...
Budget record: 210 millions de $
BRUXELLES Avant même sa sortie en salle, King Kong est entré au Guinness Book des records. En tant que film le plus cher de l'histoire du cinéma (210 millions de dollars). Mais aussi dans la catégorie plus gros cachet jamais accordé à un réalisateur (20 millions de dollars pour Peter Jackson).
Au moment de signer ce plantureux contrat, le cinéaste néo-zélandais disposait d'un budget de 175 millions de dollars pour un long métrage de 140 minutes. A l'arrivée, le film dure 40 minutes de plus (soit 88 de plus que l'original...) et dépasse largement les coûts prévus. Refaisant le coup de James Cameron avec Titanic, Peter Jackson a dès lors accepté de revoir ses émoluments à la baisse.
Si tous les budgets des films du passé étaient reconvertis en dollars actuels, King Kong arriverait en cinquième position des oeuvres les plus chères, derrière Cléopâtre, Titanic, Waterworld et Terminator 3.