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 J'ai besoin de votre avis svp...

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2 participants
AuteurMessage
Muadusul
fan #1
Muadusul


Nombre de messages : 100
Localisation : Ben j'habite comme presque tout un chacun : DANS UN COIN DE MA TETE
Date d'inscription : 20/07/2004

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MessageSujet: J'ai besoin de votre avis svp...   J'ai besoin de votre avis svp... EmptyMar 28 Nov 2006 - 16:13

LE VRAI/FAUX NUMERO

par Jérémy SEMET

Blang ! Un coup sourd à ma porte. Comme lorsque le chat vient de renverser un objet et que l’on lance son chausson pour donner une leçon à ce foutu matou et qu’il finit sa course sur la porte d’entrée. Ce genre de bruit.
Je me réveille en sursaut avec une douleur aigue qui me laboure le dos. Et cette douleur vient du fait que je me suis endormi dans ce fauteuil hier au soir et, qu’une fois la nuit bien entamée, je n’ai plus voulu en bouger. Dehors, la nuit domine encore le jour. Je reviens difficilement à moi. Mes joues sont brûlantes et mes yeux, voilés par le sommeil, peinent à embrasser la réalité tant l’horreur de mon cauchemar était saisissant.
La café coule dans la cuisine. Son arôme est si fort que je devine l’heure qu’il est. Je programme la cafetière pour qu’elle se déclenche vers 6h00 alors il doit être 6h30 à tout casser.
J’ai dormi dans le fauteuil du salon cette nuit. Le rouge, celui que j’ai changé de place en laissant de longues traces sur le parquet et qui se trouve maintenant devant la fenêtre. C’est d’ailleurs ici que je passe la plupart de mes journées : prostré devant la fenêtre en attendant que le temps passe ; que ma vie passe.
Le cuir du fauteuil grince lorsque je me lève. Je traverse, pieds nus, le petit corridor qui me sépare de la cuisine. Toute lumière éteinte, j’attrape le combiné du téléphone mural et mes doigts dansent sur le clavier. Ils enfoncent les touchent et composent un numéro, qu’à force de faire chaque matin, finit par ne plus quitter ma mémoire.
Pas de sonnerie. Pas de réponse. Rien qu’une voix préenregistrée qui se vante : le numéro que vous demandez n’est plus attribué.
Comme chaque matin je raccroche et allume la lumière. Sur la porte du frigidaire, glissé sous un magnet en forme de voiture de course américaine : un morceau de papier sur lequel est griffonné une succession de nombres à deux chiffres. Je reconnais mon écriture. Le numéro que je compose tous les matins.
Je décroche le bout de papier et relis un à un les douze chiffres. Je me revois enfoncer les touches, les yeux bouffis par le manque de sommeil, la bouche pâteuse et la gorge sèche. Les chiffres s’agitent devant mes yeux. Après avoir raccroché, je doute toujours d’avoir fait le bon numéro. Mais je me contente de remettre le papier là où je l’ai trouvé. Je n’essaie jamais plus d’une fois. Une sorte de superstition. Je me dis qu’en agissant ainsi, en respectant cet espèce de rituel, quelqu’un finira par me répondre.
Je me sers une tasse de café et tandis qu’elle refroidit un moment sur la table de la cuisine, je sors sur le palier et prends le quotidien que le livreur a déposé sur le tapis il y a quelques minutes. Le bruit sourd de tout à l’heure. Je déchire l’enveloppe plastique autour du journal, j’en fais une boule compacte et je la jette dans la poubelle. Une gorgée de café et je retourne m’enfoncer dans le fauteuil face à la fenêtre, le Répu coincé sous le bras.
Je tourne les pages. « Région ». « Faits Divers ». « Nécrologie ». « Société ». « France ». « Étranger ». Que de mauvaises nouvelles. Pas une seule information, pas une seule ligne d’optimisme dans le canard tout entier. Le journal vole à travers la pièce et termine sa course dans le corridor, à côté du placard à chaussures.
Je porte la tasse à mes lèvres, m’extirpe du fauteuil pour me placer derrière la fenêtre. J’écarte deux lamelles du store à l’aide du pouce et de l’index et regarde ma rue s’éveiller petit à petit. J’habite dans une impasse en forme de T renversé. Tout au bout de l’impasse, la maison du milieu. On pourrait dire que la rue s’ouvre devant ma porte. Les lampadaires sont allumés et éclairent suffisamment lorsqu’il fait encore nuit et que l’on cherche la serrure de sa porte d’entrée. De ma fenêtre, j’aperçois ma voiture garée dans l’allée du garage. Je ne conduis plus. A vrai dire, je ne mets plus beaucoup le nez dehors alors à quoi bon posséder une voiture.
Mon voisin de droite sort ses poubelles et l’article que j’ai lu ce matin me trotte encore dans la tête. Les mots cognent contre les parois de mon crâne comme le ferait un marteau sur une enclume. Celui de cette pauvre adolescente dévorée vivante par ses pitbulls. Il y a aussi cet accident survenu cette nuit peu avant une heure du matin où un poids lourds a littéralement défoncé la glissière de sécurité centrale et a percuté de plein fouet les quelques véhicules se trouvant de l’autre côté. Bilan : trois morts et deux blessés graves.
Les éboueurs passent dans ma rue et c’est l’histoire de ces deux gamines âgées de cinq et sept ans renversées par une ambulance hier après-midi à la sortie de l’école qui me revient en mémoire et cadenasse fermement ma gorge. Véhicule dérobé par deux jeunes adolescents - sous l’emprise de drogue et allègrement imbibés d’alcool - quelques minutes plus tôt à des ambulanciers alors en pleine intervention. Y a des jours où je me dis que l’Homme ne mérite pas d’être sauvé. Si jamais une comète se repointait sur Terre, comme ça à l’improviste, je prierais alors pour qu’elle s’écrase et fasse disparaître pour toujours cette erreur qu’est l’être humain. Et en même temps, je me dis que pour toutes ces personnes disparues trop tôt, il y a des centaines, des milliers de gens qui eux sont restés et qui pleureront l’être perdu jusqu’à la fin de leur jour.
Une fois le camion des éboueurs parti, les voisins sortent de leur jolie maison, grimpent dans leur break flambant neuf et font route jusqu’à leur boulot. Moi, je reste vautré dans mon fauteuil, buvant tasse de café sur tasse de café. Je regarde le monde tourner alors que je reste sur place. Car il ne faut pas croire, si on s’arrête ne serait-ce qu’un tout petit moment pour souffler, le monde, lui, continue sa course et ne se soucie pas plus de vous. Et je suis témoin, un peu plus chaque jour, de la déchéance du monde et du destin funeste qui l’attend.
Le soleil se lève enfin, se dressant timidement à l’horizon, ses rayons encore rougeâtres dardant au travers des lamelles métalliques du store comme autant de toiles fébriles tissées dans mon cerveau. Il est bientôt 7h30 et en dépit du fait que je me sois resservis du café, je sens mes paupières s’alourdir. Mes yeux me brûlent comme s’ils étaient tout secs, comme si j’avais pleuré toute la nuit sans interruption et qu’il ne me restait plus assez de liquide pour les humidifier une fois réveillé. A cette heure-là, je devrais me trouver avec les autres collègues au turbin. Au lieu de cela, je suis enfermé chez moi à me morfondre, à ruminer.
Six mois que ça dure. Un congé maladie, qu’on appelle ça ! Le toubib a dit que ça me ferait du bien de rester un peu chez moi. Le patron aussi a trouvé que c’était préférable. Pour éviter de me faire du mal ou d’en faire aux autres types. Je me sentais bien moi. Enfin ça pétait pas la forme non plus mais on a tous des jours avec et des jours sans. C’est comme ça.
J’ai pas mal désenflé depuis ces six derniers mois. A force de ne boire que du café et de ne rien avaler d’autre de la journée, vous allez me dire que ce n’est pas étonnant. Et pourtant, je ne suis pas un grand amateur de café. Mais il me faut ma dose de caféine. C’est vital. Avant que je n’arrête de bosser, je pouvais boire jusqu’à plus de deux litres de soda par jour. Cette vilaine manie avait le don de rendre ma femme complètement braque. C’est même à cause de cette sale habitude si Sylvie ne vit plus avec moi. Et il ne s’écoule pas une seconde sans que j’y repense. La perte d’un être aussi proche que sa propre épouse peut rendre fou. J’en sais quelque chose. Mais cette sensation est d’autant plus douloureuse et intense lorsqu’on se reproche cette disparition.
Un soir, en rentrant du travail, j’avais trouvé l’appartement vide. Sylvie était apparemment sortie. J’ai accroché ma veste à la patère et je me suis précipité dans la cuisine, là où j’avais le plus de chance de trouver une canette de soda. Mais lorsque j’ai ouvert la porte, il n’y en avait plus. Ni une ni deux, j’ai appelé ma douce sur son portable. Je lui ai demandé de me rapporter du soda et elle m’a promis de faire son possible. Ce furent les derniers mots que Sylvie et moi avons échangé. Une heure plus tard, ne la voyant toujours pas revenir, je l’ai à nouveau appelé sur son mobile mais sans succès. Aussitôt après avoir raccroché, on frappa à la porte. Deux gendarmes se présentèrent et me demandèrent de les suivre. J’avais tout de suite compris. Une sorte de pressentiment. Une fois arrivé à la brigade, ils m’affranchirent de la situation. A cinq cents mètres de notre appartement, n’ayant pas trouver de soda au supermarché, Sylvie s’arrêta devant un distributeur. Elle n’eut pas le temps de glisser une seule pièce de monnaie que déjà deux racailles lui avaient sautés dessus pour lui arracher son sac des mains. Elle leur tint tête autant qu’elle pu mais ne résista pas bien longtemps. L’un d’eux la cloua au sol tandis que le second lui retirait ses vêtements. Je vous laisse deviner la suite. Et voilà pourquoi si j’ai le malheur d’absorber ne serait-ce une microgoutte de soda, je cours jusqu’aux toilettes pour vomir tripes et boyaux.
Chaque matin, lorsque je décroche le combiné et que je compose ce numéro, je prie pour entendre ce petit cric ! et pour que tu décroches. J’espère chaque fois entendre ta jolie voix flûtée. J’ai imaginé ce moment tant de fois que j’en ai perdu la raison. Tu me manques Sylvie. Tu me manques mon amour. Je retourne cette histoire constamment dans ma tête. Je ne fais même que ça. Je bois du café pour rester éveillé. Et je me dis que si je garde les yeux ouverts assez longtemps - et que si je me repasse le film de cette maudite journée -, j’arriverai peut-être à changer le passé. Je te ramènerais peut-être de là-haut.
Je lutte tous les jours. Je me raisonne. Je me dis que je ne dois essayer qu’une seule fois par jour. Je me persuade de ne pas sauter sur le téléphone alors que je regarde le jour se lever pleinement. Mes mains tremblent. La main qui tient la tasse renverse un peu de café sur le tapis. Et je m’en cogne.
Et si c’était parce que je ne faisais ton numéro une unique fois que tu ne décroches pas ? Bien sûr, il y a ce message enregistré qui me dit que ton numéro n’est plus attribué. Et si cette nana mentait ? Et si elle ne savait rien ?
Je saute tout à coup du fauteuil. La tasse tombe sur le sol et le café s’imprègne dans la tapis. Je courre jusqu’à la cuisine - les pieds toujours nus et légèrement humides à cause du café froid répandu sur le tapis -, je décroche le téléphone et mes doigts enfoncent les touches. D’abord le 0. Ensuite le 6. Le 2. Le 1. Puis le 03. Le 42. Le 12. Et le 34. Après avoir terminé, je me tourne vers la porte du frigidaire et m’approche d’elle tout en lisant le numéro. J’ai tout bien fait. Ça devrait réussir cette fois. Et lorsque j’arrive au numéro 34, je remarque un symbole. Une sorte d’astérisque. Non ! C’est une étoile. Mes yeux sautent du morceau de papier au clavier du téléphone et j’enfonce instinctivement la touche « * ».
J’entends une tonalité. Mon cœur bat à tout rompre. Quelque chose cogne dans ma tête. L’excitation sans doute. C’est alors qu’une voix me répond :
« Paradise Inc., Gabriel à votre service. »
Je peine à croire ce que j’entends. En premier lieu, je dis rien. Je me demande si ce n’est pas une autre blague comme celle du message préenregistré. Mais à l’autre bout du fil, la personne s’impatiente :
« Je vous écoute, monsieur. Vous pouvez parler. »
Alors pas du tout sûr de moi, avec un peu de gêne dans la voix, je finis par dire :
« Allô ?
- Bonjour, monsieur. Je vous écoute. Quel est le motif de votre appel ?
Je ne sais pas si cette conversation est bidon ou non. Quoi qu’il en soit, c’est peut-être la seule chance que j’ai de pouvoir parler à Sylvie jusqu’à la fin de mes jours alors je tente le coup.
- Bonjour, monsieur. Excusez-moi de vous déranger si tôt le matin mais j’aimerais parler à ma femme, si cela était possible.
- Votre femme ?
- C’est exact. Elle s’appelle…
- Inutile de me le dire, me coupe Gabriel, je sais très bien qui est votre femme. Un instant, je cherche son bungalow.
- Son bungalow ?
- Tout à fait monsieur.
J’entends le bruit d’un clavier en fond sonore et Gabriel ajoute :
- Je vous passe votre épouse.
- Merci bien.
Quelques secondes s’écoulent, un petit cliquetis se fait entendre et quelqu’un dit à l’autre bout du fil :
- Allô ?
Et je ne sais pas si c’est le choc qui est trop grand ou l’absurdité de la situation mais mes jambes plient sous mon poids et je glisse le long du mur, le combiné vissé à l’oreille. Des larmes roulent sur mes joues et meurent sur mes lèvres. Des sanglots obstruent ma gorge et j’ai bientôt du mal à déglutir.
- Allô ? Thierry ? demande la voix de Sylvie.
- C’est moi, je lâche me laissant aller complètement, pleurant et reniflant dans le combiné. C’est moi ma puce.
- Thierry ? Enfin, si tu savais depuis combien de temps j’attends ton appel.
- Vraiment ?
- Je n’avais pas laissé cette étoile par hasard.
- J’étais tellement désemparé que je ne voyais que les chiffres. Je n’ai vu l’étoile qu’il y a quelques secondes.
- Oh, mon amour. Je suis si heureuse d’entendre ta voix.
Je l’ai laissé parler pendant un bon moment. Par le passé, ça avait le don de m’agacer. Mais depuis tout ce temps que j’avais attendu pour l’entendre, elle pouvait parler pendant des heures comme ça. Parler pour ne rien dire comme elle le faisait d’habitude. J’aurais pu rester collé au téléphone sans rien lui dire.
- Sylvie ?
- Oui ?
- J’ai tant de questions à te poser. »


FIN


S'il vous plaît, dîtes-moi ce que vous en pensez. C'est très important pour moi de le savoir. A très vite et Merci d'avance.
Jimmy
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Raphaël53
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Raphaël53


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Localisation : Laval (Mayenne)
Date d'inscription : 15/12/2009

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MessageSujet: Re: J'ai besoin de votre avis svp...   J'ai besoin de votre avis svp... EmptyMer 16 Déc 2009 - 3:38

L'heure tardive me freine pour un avis détaillé, qui viendra donc plus tard, si tu veux bien.
En attendant, voici un avis global. Il y a beaucoup de choses que j'aime beaucoup. D'abord, le désespoir du narrateur est bien rendu. Ensuite, le tournant que prend l'histoire est vraiment inattendu. Au fait, le narrateur téléphone-t-il vraiment au Paradis ou perd-il la raison ? Les deux me paraissent possibles, et ça me met mal à l'aise comme j'aime...
Sur le plan du style, tu as quelques points à revoir. Le principal est un problème de cohérence : certains passages ont un registre trop soutenu pour ton narrateur.
Enfin, il y a des fautes qui traînent...
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